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La blanche Caraïbe - Maurice Attia

L’histoire commence ainsi :

Nous sommes en 1976 et Paco vit à Marseille avec sa femme Irène et la petite Bérénice. La police c’est fini pour lui. Au grand soulagement d’Irène, il est devenu chroniqueur au « Provençal ». Et cela jusqu’à ce qu’un appel au secours de son ancien partenaire à la Crim’ de Marseille ne vienne troubler cette belle harmonie. Tigran Khoupiguian vit maintenant à la Guadeloupe avec Eva et rien ne va plus…

 

Ce que j’ai aimé : 

Tout d’abord, j’ai aimé retrouver les héros d’« Alger la Noire ». Ils ont, bien sûr, fait un bout de chemin depuis cette époque, ensemble ou chacun de leur côté. Certains ont disparu, d’autres ont changé de métier … C’est la vie qui va …

 

J’appréhendais une arrivée aux Antilles dans un décor de catalogue d’agence de voyage. Mais non, rien à voir. Certes, tout est là, mais derrière les apparences, il y a aussi autre chose et le portrait réaliste de ce supposé paradis terrestre est loin de me déplaire. La plongée vertigineuse dans un monde de trafics et turpitudes en tous genres, de corruption, de compromissions, de scandales immobiliers, remet vite les choses à leur place. Bien vite les meurtres se succèdent. Cette société bariolée multiculturelle essaie de survivre aux piqûres de moustiques, à la chaleur humide, aux séismes et à la menace de l’éruption de la « Soufrière ». Il y a ceux qui réussissent et ceux qui végètent, l’arrogance des uns et la jalousie des autres génèrent une atmosphère pesante, copieusement arrosée de rhum dans la brume des herbes illicites.

 

Mais personne n’en sortira indemne et surtout pas le lecteur. Chacun des protagonistes raconte sa propre version selon sa sensibilité et sa vision de l’humanité, ouvrant ainsi des pistes où l’on risque de se perdre.

 

Bien ancré dans l’époque et dans l’actualité comme le montre l’évocation de la querelle pseudo-scientifique entre Claude Allègre et Haroun Tazieff, ce polar noir donne à connaître une réalité sociale bien éloignée d’un quelconque paradis. Dans tous les cas, ce sont bien des êtres très humains qui essaient de survivre.

 

A lire absolument.

Maurice Attia est déjà venu au festival Mauves en Noir.

 

 

Odile D.

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