La lettre et le peigne - Nils Barrelon
L’histoire commence ainsi :
Avril 1945. Nous sommes à Berlin et l’Histoire nous tombe dessus. Dans le fracas assourdissant des « Orgues de Staline », dans l’odeur épouvantable des cadavres qui jonchent le sol, Anna erre dans la ville dévastée. Les russes, les « Yvan » comme on les appelle, sont partout et l’horreur à chaque coin de rue.
8 septembre 2012 : un grand bond dans le temps. La capitaine Anke Hoffer de la BKA, la police fédérale, a été appelée au Musée Historique Allemand ou un crime vient d’être commis.
Pourquoi a-t-on tué le gardien de nuit ? Une seule chose a disparu : un peigne sur lequel deux initiales de sinistre mémoire sont gravées A. H.. Et que vient donc faire dans cet imbroglio la sauvage agression du jeune musicien de jazz, Jacob Schimdt.
Ce que j’ai aimé :
Dès le début, il est évident que le lecteur à intérêt à ne pas laisser vagabonder son esprit. Si c’est le cas, il se perdra vite dans les sauts vertigineux entre passé et présent.
Hélas, cela n’a rien d’un jeu et les faits évoqués ne sont pas de ceux qui s’effacent avec les années qui passent. Ils nous rappellent que l’oubli n’est toujours pas à l’ordre du jour et qu’en 2012 l’horreur peut resurgir même en prenant des chemins de traverse.
J’ai aimé ce rapport si vivant à l’Histoire qui, malgré nous, incite à démêler les tentacules des évènements passés dans l’espace et dans le temps. C’est aussi un véritable thriller car la traque de Jacob à travers l’Allemagne et la France semble lier les faits sans donner au lecteur la possibilité de deviner où cela va le conduire. Il découvre tout, au fur et à mesure des évènements, en même temps que les policiers. C’est une course effrénée ou personne sauf Jacob ne sait vraiment ce qu’il cherche.
C’est passionnant, bien écrit, très habile. On reste sidéré devant la fin, étourdissante.
A lire absolument.
Nils Barrellon était présent au festival Mauves en Noir 2017.
Odile D.
