Mort en eaux grises – Pierre Pouchairet
L’histoire commence ainsi :
A la frontière turco-irakienne, un commando de 5 hommes attaque un poste gardé par deux jeunes turcs appelés du contingent, les tue et sans pitié aucune, attend la relève qui subit le même sort. La liaison dans le désert, avec d’autres terroristes du même acabit se fait sans encombre et rapidement, se dessine un plan d’attaque qui doit « porter un grand coup aux français ». Ce n’est pas un hasard si, trois mois plus tard à Conflans, un batelier découvre un corps étrangement mutilé flottant dans la Seine.
Immédiatement en alerte, la PJ de Versailles charge de l’enquête le groupe du commandant Johana Galfi...
Ce que j’ai aimé :
Dès les premières pages, le lecteur sait à quoi s’attendre : poussière, chaleur et cruauté sautent à la gorge. Lorsque jaillit le sang, l’horreur est palpable.
Nous sommes spectateurs mais pas uniquement, nous sommes au cœur du problème, nous nous sentons impliqués. Il ne fait aucun doute que la menace va s’étendre sur la France et qu’une action d’envergure est en train de se mettre en place.
J’ai beaucoup aimé la traque de ces policiers de l’ombre. C’est un fait, l’action se déroule sous nos yeux mais c’est bien plus que cela. C’est dans leur tête que l’on entre. Ces femmes et ces hommes ont une vie, une histoire et aussi un engagement total. Leur vie dépend de la connaissance qu’ils ont de leurs forces et de leurs faiblesses réciproques mais on comprend vite que la nôtre aussi en dépend. Réfléchir rapidement, anticiper les réactions des adversaires sont autant de chances de survie. C’est une course contre la montre mais aussi contre la mort et pour le lecteur, une plongée dans l’action et une montée d’adrénaline.
A la lumière des évènements de ces dernières années on peut se demander si ce travail a déjà permis d’échapper à une nouvelle horreur programmée, tant cette histoire est crédible. Face à ces terroristes super entraînés, conditionnés, n’ayant peur de rien, on ne peut que rester glacé. Il faut espérer qu’un grain de sable grippera la machine, comme le fait ici ce cadavre malheureusement échoué du côté de Conflans.
L’ombre des grandes puissances qui plane n’est surtout pas faite pour nous rassurer. On comprend vite que ce danger vient de partout et surtout d’où on ne l’attend pas...
Encore une fois, la justesse de l’écriture et le choc des mots de Pierre Pouchairet nous plongent dans une angoisse bien réelle.
A lire absolument.
Pierre Pouchairet sera présent au festival Mauves en Noir 2019
Odile D.
